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La mISanThROPE

d’après Molière

20 janvier > 5 février 2022

On le sait, nous avons vécu des siècles de domination masculine jusque dans les arts, jusque dans le théâtre. Faut-il d’ailleurs en parler au passé ?
Les grands rôles longtemps ont été réservés au masculin. Les grands rôles féminins souvent même joués par des hommes.
Plus tard, Sarah Bernard s’emparera d’Hamlet, Maria Casarès prendra les traits du Roi Lear… D’autres exemples sans doute, mais toujours sous forme d’expérimentations originales, occasionnelles.
Mon projet autour de La Misanthrope n’est pas du tout cela. Je ne vais pas demander à une comédienne de se prendre pour un homme en jouant Alceste ou Philinte, pas plus à un acteur de s’efféminer dans Célimène ou Arsinoé. Cela m’est égal et ne m’intéresse pas à ce point là.
J’ai souhaité donner la possibilité à des comédiennes de s’emparer de grands textes réservés aux hommes et, tant qu’à faire, à des hommes de s’emparer des rôles écrits pour des femmes.
Et si le genre, après tout, importait peu ?
D’où cette adaptation, maladroite sans doute, en tous cas la plus discrète possible. J’ai mis au féminin ce qui ne l’était pas et vice versa mais sans jamais changer les caractères ni l’intrigue. Pourquoi une femme ne serait-elle pas misanthrope et bourrue, un homme coquet et médisant ? Pourquoi pas ?

Cette aventure m’a donné envie de pousser plus loin l’expérience et de transgresser aussi les âges. Pourquoi ne pas demander à des comédiennes et à des comédiens confirmés de jouer des jeunes gens ? On a connu des Agnès de cinquante ans, des Cyrano de soixante… ce que l’acteur perd en jeunesse, il le gagne parfois en métier et en maitrise et l’on peut alors apprécier autrement le texte, le travail.
Je n’ai pas eu non plus la possibilité d’avoir les moyens nécessaires pour monter l’œuvre intégrale, d’où cette version concentrée, resserrée, comme j’ai souvent pu le faire avec les Noir-Lumière, qui s’attache à l’essence de l’œuvre, à l’essentiel.

Francis Azéma

Janvier

jeu 20 – 20h30
ven 21 – 20h30
sam 22 – 20h30
dim 23 – 16h
mar 25 – 20h30
mer 26 – 20h30
jeu 27 – 20h30
ven 28 – 20h30
sam 29 – 20h30
dim 30 – 16h

Février

mar 1 – 20h30
mer 2 – 20h30
jeu 3 – 20h30
ven 4 – 20h30
sam 5 – 20h30

Théâtre | Tout public | Durée : 1h40 | Grande salle

Cie Les Vagabonds
Adaptation | Mise en scène Francis Azéma
Avec Muriel Benazeraf, Corinne Mariotto, Nathalie Vidal, Francis Azéma, Olivier Jeannelle
Lumières Ludovic Lafforgue, Adrien Poussou

Spectacle créé avec le soutien du Conseil Départemental de la Haute-Garonne, de la Ville de Toulouse et du dispositif Fonpeps.

Photos : © Patrick Moll

Autour de Molière

À l’occasion des 400 ans de Molière, les guides conférencières du Musée Paul Dupuy présentent des estampes illustrant les pièces de Molière sorties exceptionnellement des réserves du musée.

Les visites auront lieu : mardi 1er février à 15h et 16h, mercredi 2 février à 15h et 16h et vendredi 4 février à 12h30 et 16h30

Nous ne fêterons pas Molière en 2022.
Ou plus exactement nous le fêterons autrement.

Souvenez-vous, il y a cinq ans, ici au Pavé, nous avons été les premiers (au Monde) à célébrer le 400ème anniversaire de la naissance du Grand-Maitre. Chaque année, vous avez été très nombreux à venir applaudir une création chaque fois différente. Nous, nous avions l’idée de faire une immense reprise de tous ces spectacles durant le premier semestre 2022. Un beau cadeau d’anniversaire ! Il y aurait eu Joueurs de Farces, Bérénice, partition pour un acteur, George Dandin, Dom Juan, Tartuffe, La critique de l’Ecole des Femmes, L’Ecole des Femmes, Le loup et le loup, Elvire Jouvet 40…  Mais la Covid est arrivée. Ce furent des annulations, des reports et un embouteillage monstre de compagnies qui attendaient à la porte du théâtre, le coeur rempli d’espoir de pouvoir enfin jouer et faire tout simplement leur métier.

Nous n’avons pas eu l’envie, l’indélicatesse, l’inélégance de demander à tous ces artistes de patienter encore une saison. Nous allons donc annuler notre projet en préférant ouvrir le théâtre à toutes ces troupes. Alors, tant pis Molière ! Mais je suis sûr que si le patron était là, il nous dirait que nous avons bien fait et que la diversité est toujours source de richesses.

Bon anniversaire tout de même, Monsieur.